Hélène Toulhoat |
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A l'été 2006, à l'issue de mon DESS en Gestion du Patrimoine culturel, effectué à la Sorbonne (Paris I), je préparais avec une camarade de promotion un exercice d'interview que nous devions réaliser en liaison avec le Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse (78), dans le cadre d'une campagne de restauration de quelques lavoirs ruraux, et de sensibilisation au patrimoine urbain de Chevreuse. Aidées par l'association La Mémoire de Chevreuse, ma binôme et moi avons pris contact avec une habitante de Chevreuse, Mme Maison, qui accepta gentiment de se prêter à l'entretien et de répondre à nos questions sur les lavoirs de Chevreuse qu'elle avait pu encore voir vivre, dans les années 1930. Afin de préparer cet entretien, j'avais réuni une documentation assez conséquente, non seulement sur l'histoire des lavoirs, mais également sur l'histoire de la lessive depuis l'Ancien régime jusqu'à l'apparition des premières machines à laver électrique à la fin des années 1950. L'entretien enregistré et le devoir remis au professeur, j'eus envie d'exploiter de nouveau ces intéressants documents pour écrire une courte histoire didactique sur le métier des laveuses dans les années 1900, qui perpétraient, et seulement pour quelques décennies encore, des gestes plusieurs fois centenaires... J'ai donc mis en scène une grand-mère qui, dans les années 1970, raconte à sa petite-fille l'histoire de sa propre mère, blanchisseuse au début du XX° siècle, dans un petit village d'Ile-de-France appelé Saint-Martin, qui ressemble à Chevreuse, Mon frère, Ronan Toulhoat, a accepté d'illustrer cette histoire, en s'inspirant d'un épais dossier iconographique que j'ai constitué à dessein. Presque un an de travail a été nécessaire pour venir à bout de ce projet, en explorant diverses techniques de travail graphique, adaptées aux ambiances souhaitées... Avec la petite Valentine, levez le voile sur un aspect de la vie quotidienne de nos aïeux, découvrez des gestes oubliés, issus de la mémoire des gardiens de l'Histoire et de la Mémoire commune que sont nos grands-parents et arrière-grands-parents. Puisse ce conte faire découvrir aux enfants ce que pouvait être l'existence plus simple et moins articifielle de leurs ancêtres, confrontés quotidiennement à des conditions de vie beaucoup plus rudes que celles qu'ils ne connaîtront jamais. Puisse surtout cette quête de la mémoire donner aux jeunes gens l'envie, la curiosité d'interroger les personnes âgées, témoins d'une époque à jamais révolue, et détenteurs, parfois sans même le savoir vraiment, de mille richesses secrètes... Hélène TOULHOAT |
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Ronan Toulhoat, qui a illustré "Les blanchisseuses de Saint-Martin" |