Rencontre avec Michel Tournier

Rencontre exceptionnelle avec Michel Tournier le samedi 26 mars 2011
« Je n’aime pas les voyages, mais… » Michel Tournier se présente à nous comme : Un auteur statique.
	Né en 1924, de parents germanistes, c’est dans l’ancien presbytère du petit village de Choisel dont il est maintenant le doyen, qu’il écrit ses œuvres, en relation intime avec la nature, depuis 50 ans ! Il a pourtant vécu en Allemagne lorsqu’il était étudiant, logé chez l’habitant. Il a vu ce pays renaître de ses cendres et la langue de Goethe fait toujours partie de son univers. Entre un père « gueule cassée », politiquement de gauche, et le vécu de la naissance du nazisme et des évènements troublants de la seconde guerre mondiale tels que l’exode, l’occupation de la maison familiale par l’ennemi, à l’âge si sensible de l’adolescence, il souligne que son éducation politique a été très précoce ! Un auteur tardif qui a rencontré la chance. C’est à l’âge de 42 ans qu’il obtient le grand prix de l’Académie Française pour son premier roman *Vendredi ou les limbes du Pacifique, dont il fera une réécriture quelques années plus tard pour rendre cette œuvre accessible à la jeunesse, Vendredi ou la vie sauvage,* devenu aujourd’hui un classique pour nos écoliers, vendu à 7 millions d'exemplaires et traduit en une quarantaine de langues.. En 1970, il devient lauréat du prix Goncourt grâce à son célèbre roman : *Le roi des Aulnes. Un dilemme se présente à lui : quelle instance intégrer ? Il optera en 1972 pour l’académie Goncourt qui lui paraît mieux correspondre à sa personnalité. Un auteur qui travaille longtemps sur un ouvrage (environ 4 ans). Seulement, il faut pouvoir vivre en attendant les droits d’auteur ! Grâce à ses acquis, il effectuera des traductions en français ou en allemand (payées à la page !) et voyagera… à l’étranger pour participer à des conférences dans les instituts français. Un auteur qui, s’inspirant d’un sujet, commence par choisir, en esthète, un bon titre. Actuellement, son penchant pour la littérature optimiste l’oriente vers Mirabilia* (des choses admirables), nouveau roman dont nous ne manquerons pas la sortie ! Et Michel Tournier n’est pas avare de conseils : « Si vous ne lisez qu’un seul livre dans votre vie, choisissez ‘Les trois contes’ de Flaubert » Ou encore : « Faites en sorte que vos enfants puissent bénéficier d’une double culture » S’il avait réalisé son rêve : devenir professeur de philosophie mais son rayonnement n’aurait pas alors atteint autant de générations de lecteurs d’origines différentes.	Retour Cercle



Donc, qu’il ne regrette rien et continue de nous régaler de ses récits savoureux, dont nous le remercions.