Emilie Desvaux:
"Je suis née en 1983 à Toulouse mais j’ai grandi en Ariège dans les
Pyrénées jusqu’à l’âge de 15 ans. Du plus loin que je me souvienne, j'ai
toujours voulu écrire. J’ai été publiée pour la première fois à 18 ans à
l’occasion du Prix du jeune Ecrivain 2001. Ma nouvelle, “Les jardins de
Mona”, avait été 5eme lauréate. J’ai poursuivi ensuite des études de
lettres à Toulouse, interrompues de loin en loin par des années
sabbatiques ou des voyages (un an au Japon, notamment).
En 2011, mon premier roman "A l’attention de la femme de ménage" a été
publié chez Stock, suivi en 2013 par un second intitulé "Le jardin de
minuit". Entre les deux, un mariage et la naissance d’une petite fille.
J’ai également publié un essai intitulé “Alchimie du verbe poétique”
dans un collectif universitaire.
Revenue vivre aujourd’hui en Ariège, je partage mon temps entre
l’écriture et la vie de famille. "
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Le jardin de
minuit
Auteur : Emilie Desvaux
Editeur :
Stock
« J’ai beaucoup repensé
au jardin de la Maison Grise depuis qu’Élise a disparu.
Son image se glisse en moi chaque fois que je passe trop de
temps à ressasser l’enquête. Comme un flash ou un léger malaise.
Comme la contraction involontaire d’un muscle.
Lorsque, allongé sur le canapé, je me répète ce que je sais :
Élise a quitté son appartement entre le 28 et le 30 novembre
1997, elle ne travaillait pas à un quatrième roman, la piste de
ses amants n’a mené nulle part. Simplement, elle a disparu.
Je suppose qu’elle a pu se lasser de son genre de vie, partir
sur un coup de tête. Ou bien – et c’est une possibilité glaçante
– avoir un accident brutal. Il est très difficile de ne pas
imaginer (dis, tu veux voir un truc horrible ? ) qu’un des types
avec qui elle sortait ait pu lui faire du mal.
Pourtant, alors même que je me perds en hypothèses, ma pensée
telle une eau souterraine filtre malgré moi vers le jardin de la
Maison Grise. J’entends un oiseau crier, je me demande si ma
jumelle ne me tend pas un piège ; c’est une idée stupide, j’ai
cependant l’impression confuse qu’un événement se prépare. » |
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A
l'attention de la femme de ménage
Auteur : Emilie Desvaux
Editeur :
Stock
C’est une belle demeure de campagne, au milieu d’un parc arboré,
pleine d’escaliers, d’enfilades de pièces et de mobilier
élégant. C’est une maison peuplée de souvenirs, de fantômes et
de rêveries où vivent deux femmes. L’une est veuve depuis
quelques mois. Elle s’installe souvent dans le salon d’hiver,
pour lire, silencieuse et pensive. L’autre, c’est Marie-Jeanne,
une jeune fille vive et désordonnée, infiniment sensuelle. Sans
attaches, elle a surgi un jour pour qu’on s’occupe d’elle et
n’est jamais repartie.
Les deux femmes se sont éprises, mais, au fil de quelques
saisons, la veuve supporte de moins en moins la présence de
Marie-Jeanne, ses longs bains mystérieux, son amour
inconditionnel, et se fait plus cruelle. Se glissent dans ses
songes l’ombre de sa mère, dure et sèche, et celle de son père,
qui lui racontait le mythe ensorcelant des sirènes. S’immisce en
elle le désir de détruire cet amour finissant ou de le
transformer en autre chose.
En arrière de l’histoire de ces femmes, et comme confondue avec
la maison, la femme de ménage passe telle une ombre. Elle est la
dépositaire de leurs secrets. Le témoin de leur amour trouble et
de leur étrange métamorphose.
Semblable à un conte ou une légende, à une rêverie baroque, À
l’attention de la femme de ménage est un premier roman singulier
dont les images et la langue enchantent. |