Purge /
Sofi Oksanen, trad. S. Cagnoli
Ed Stock, août 2010, 408 p.
Dans une Estonie tourmentée tour à tour
occupée par les Russes puis les Allemands et à nouveau par les Soviétiques, deux
récits entremêlés, brutalisés par l’Histoire, deux destins de femme. L’une,
Aliide, vieille paysanne solitaire, qui a traversé les années d'occupation
soviétique, l’autre Zara., une jeune fille, née en Russie dans les années 1970,
qui en succombant aux charmes du capitalisme s'est retrouvée enferrée dans un
réseau de prostitution.
Un roman dense sur la noirceur de l'âme humaine, les horreurs commises,
vécues mais surtout tues...un roman qui décrit combien le monde post-communiste
se révèle aussi impitoyable que l'époque qui l'a précédé...
Non pas un livre coup de cœur mais un véritable coup au cœur, dont on ne sort
pas indemne…
Prix Fémina
étranger 2010
La route /
Cormac McCarthy, trad. J Esch
ed de l’Olivier,
janvier 2008, 256 p.
L’histoire d’un homme et son enfant sur une route qui
dorénavant mène à nulle part, dorénavant car l’histoire se situe dans un monde
post-apocalyptique,
où l’humanité a presque totalement disparu,
sur une terre réduite en cendres par un cataclysme,:
« Les
nuits obscures au-delà de l'obscur et les jours chaque jour plus gris que celui
d'avant. »
Un roman qui plonge le lecteur dans une horreur
difficilement imaginable ; ne
serait-il pas
plus simple pour cet homme et
son enfant d’en finir définitivement avec toutes ces souffrances qui jalonnent
leur existence, l’espoir n’étant plus désormais qu’une évocation mais qui
surnage malgré tout, donné par l’amour de cet homme pour son fils.
Un roman grave, sombre ; c’est une leçon de vie qui nous est donnée. A méditer…
Prix Pulitzer
en 2007
Ce livre a été adapté
au cinéma en 2009 par John Hillcoat dans le film The Road.
Le
poète / Michael Connelly, trad. J Esch
éd
Seuil (poche), juin 1998, 544 p.
Le Poète
a comme cadre le monde de la pédophilie et les meurtres de policiers.
Chaque victime est retrouvée avec, à ses côtés, une lettre d'adieu composée
d'extraits de poèmes d'Edgar Poe.
Enquête minutieuse, intrigue palpitante, suspens toujours plus dense, un
polar captivant !
Bifteck /
Martin Provost,
éd Phébus, décembre 2010,
124 p.
A Quimper, pendant
la Première Guerre mondiale, André Plomeur, boucher, assume le devoir conjugal
des hommes partis au front. Jusqu'au jour de l'armistice, où il se retrouve père
de sept enfants et poursuivi par un mari jaloux. Afin de protéger la chair de
sa chair pour laquelle il se découvre un amour infini, il décide de prendre la
mer et de rallier les lointaines Amériques.
Une fable bourrée de tendresse, loufoque, savoureuse, à déguster d’urgence !
Le goût
des pépins de pomme / Katherine Hagena, trad
Bernard Kreiss
Ed Anne Carrière, 2010, 268 p.
L'histoire de trois générations de femmes
d'une même lignée, dont le destin a souvent été dramatique. Dans la maison, où
flotte un parfum de pommes et de vieilles pierres, Iris retrouve peu à peu ses
souvenirs d'enfance, au contact des vieux meubles, des livres, des arbres et des
fleurs du jardin.
Roman plein de tendresse, de poésie, qui a
le goût doux-amer que peut laisser l'enfance.
L’enfant
pain – Agustin Gomez-Arcos
Seuil, 1983, 314 p. – réed Poche, 1987
Se déroule dans un village d’Andalousie
après l’arrivée du franquisme.... Des personnages
pittoresques ou burlesques tempèrent la détresse de cette famille
républicaine qui n'en finit pas de payer le prix de son engagement aux côtés des
" rouges ".
Une lecture
bouleversante, qui donne une autre vision de cette période.
Le temps
de Franco / Michel del Castillo,
Fayard, octobre 2008 – réed Livre de poche,
novembre 2010, 320 p.
Biographie – Portrait de Franco dont
l'histoire singulière est liée à jamais à celle de l'Espagne et de ses
contradictions.
Un récit objectif, inattendu, passionnant.
Pourquoi lire ? / Charles Dantzig
Grasset, octobre 2010, 250 p.
Essai – Mais oui, pourquoi lire? Charles
Dantzig s’interroge, et répond …pour se faire des amis, pour pouvoir dire qu’on
a lu, pour se consoler, pour trouver des réponses, pour voyager, pour se
souvenir, pour oublier.… pour conclure finalement « lire ne sert à rien ». Ça ne
sert à rien, mais c’est indispensable, c’est nécessaire, c’est vital Pourquoi
lire? Parce que…
Un essai amusant, sensé, malicieux, à
picorer…
|