Les
Liseurs du Val assistent en direct à l’émission animée
par François Busnel La Grande Librairie , émission qui
propose chaque semaine un magazine qui suit de près l'actualité
littéraire,
Adresse de la vidéo :
http://videos.france5.fr/video/iLyROoafzw83.html
Etaient invités ce soir là :
Jonathan Coe, pour
La vie très privée de Mr Sim , Gallimard, janvier
2011, 448 p.
Maxwell Sim est un loser de
quarante-huit ans. Voué à l’échec dès sa naissance (qui ne fut pas
désirée), poursuivi par l’échec à l’âge adulte (sa femme le quitte,
sa fille rit doucement de lui), il s’accepte tel qu’il est et trouve
même certaine satisfaction à son état. Mais voilà qu’une proposition
inattendue lui fait traverser l’Angleterre au volant d’une Toyota
hybride, nantie d’un GPS à la voix bouleversante dont, à force de
solitude, il va tomber amoureux. Son équipée de commis-voyageur,
représentant en brosses à dents dernier cri, le ramène parmi les
paysages et les visages de son enfance, notamment auprès de son père
sur lequel il fait d’étranges découvertes : le roman est aussi un
jeu de piste relancé par la réapparition de lettres, journaux,
manuscrits qui introduisent autant d’éléments nouveaux à verser au
dossier du passé. Et toujours Max pense à la femme chinoise et à sa
fille, aperçues dans un restaurant en Australie, dont l’entente et
le bonheur d’être ensemble l’ont tant fasciné. Va-t-il les
retrouver? Et pour quelle nouvelle aventure? Brouillant joyeusement
les cartes de la vérité et de l’imposture, Coe l’illusionniste se
réserve le dernier mot de l’histoire, qui ne manquera pas de nous
surprendre.
Plus d’une génération va se reconnaître dans ce roman qui nous
enchante avec un humour tout britannique, bien préférable au
désespoir.
Philippe Delerm,
pour
Le Trottoir au soleil, Gallimard, janvier 2011, 180 p.
Le trottoir au soleil
s’inscrit dans la lignée des textes brefs – La première gorgée de
bière et autres plaisirs minuscules, La sieste assassinée, Dickens,
barbe à papa et autres nourritures délectables… – qui ont fait le
succès de Philippe Delerm.
Avec la même minutie que dans les recueils précédents, il évoque ces
petits éclats de vie qui font la trame des jours heureux : le
miroitement du soleil sur l’eau, les moments passés avec un enfant,
les arrivées à Paris sous la verrière de la gare Saint-Lazare…
Ce nouveau recueil marque cependant une inflexion par rapport aux
précédents : une incursion discrète vers l’intime, un balancement
entre le « on » et le « je », un effet de miroir subtilement
nostalgique à propos du temps qui passe…
Le rythme, aussi, diffère : régulièrement, un texte plus développé
vient ponctuer le recueil, lui apporter la dimension de la
réflexion. Mais sans gravité inutile : comme le titre l’indique,
tout l’ouvrage se place sous le signe du côté ensoleillé de
l’existence, de cette lumière solaire seule capable de transfigurer
le moindre détail pour en faire un instant parfait.
Iegor Gran, pour
L'écologie en bas de chez moi, P.O.L, février 2011,
180 p.
Il semble qu'aujourd'hui le
développement durable soit la seule idéologie qu'il nous reste. De
facture relativement récente, on la retrouve cependant partout, tout
le temps. Elle accommode l'école, bien sûr, mais aussi le travail,
le supermarché, la politique... Le Pape même s'y est mis. Sujet
incontournable, consensuel ou presque...
Iégor Gran a voulu comprendre. Était-il le seul à sentir le
grotesque des discours moralisateurs, l'insupportable opportunisme
marchand des uns et des autres, le culte du déchet, et cette
curieuse manière d'idolâtrer la science – quand elle prédit l'avenir
– tout en la rejetant quand elle est moteur de progrès ?... Comment
font les français, ce peuple frondeur (au moins en paroles, sinon
dans les actes), pour...
Hubert Reeves, pour
L'Univers expliqué à mes petits-enfants, Seuil,
janvier 2011, 135 p.
« En rédigeant ce livre,
j’ai pris conscience de la valeur symbolique que je pouvais lui
donner : celle d’un testament spirituel que je dédie à mes
petits-enfants. Que voudrais-je leur transmettre de ce que j’ai pu
découvrir sur ce grand Univers qu’ils vont continuer à habiter après
moi pour qu’ils puissent ensuite le transmettre à leur tour ?Dans
cette suite de conversations avec l’une de mes petites-filles, un
été, sous le ciel étoilé que nous contemplons ensemble, je revis ces
soirées du mois d’août avec mes enfants qui me bombardaient de
questions, pendant que nous attendions les étoiles filantes. La
contemplation de la voûte céleste et le sentiment de notre présence
parmi les astres sont la source d’un désir partagé d’en savoir plus
sur ce mystérieux cosmos que nous habitons. » |